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Abstract

Cet article est une contribution à l’étude de la grève de la faim comme forme de protestation et pose la question de la dynamique à l’œuvre dans cette forme d’action qui permet à un individu en situation de faiblesse stratégique d’exercer une force morale en cessant de s’alimenter. Après avoir rappelé les origines et le développement de cette pratique protestataire à travers le monde, l’article présente la grève de la faim comme une action combinant à la fois la dénonciation d’une injustice et un appel à la considération d’une situation ou d’une parole légitime jusque-là niée ou ignorée. Cette seconde dimension est importante à prendre en compte non seulement pour décrypter les situations qui amènent les individus à recourir à cette forme d’action, mais aussi pour saisir ce qui en fait la force. Par sa demande de réinsertion dans un espace commun d’écoute et de dialogue et en présentant l’autorité incriminée comme maître de l’issue de l’action, le gréviste parvient à impliquer cette autorité dans une épreuve morale que l’opinion publique est amenée à juger. À partir du cas de la grève des prisonniers républicains irlandais de 1981, l’article étudie les procédés généralement utilisés par les autorités pour contourner cette épreuve et affaiblir la puissance de la grève de la faim.

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